Aurélie est un soleil. Elle a 30 ans, répond aussi sous le pseudo de Love Eat Smile sur Instagram, et elle est la maman de Joy, née à l’été 2020. Elle aborde avec nous son expérience de la maternité, qui a fait naître en elle une envie profonde d’aider les femmes.
3 MOIS ET DEMI
Je suis tombée enceinte à l'automne 2019 et en vrai, j'essayais depuis l’été de la même année. Essayer, ça a quand même été une source de stress. Je me suis mise à pleurer en pleines vacances en Californie car je venais d’avoir mes règles par exemple. Je me suis mise à me questionner, j’ai pensé aux problèmes de fertilité, à mon corps qui ne voudrait pas, alors que Dimitri (mon copain), était optimiste sur le sujet. J’ai compris que j’étais enceinte le jour d’un shooting… pour des culottes menstruelles !
9 MOIS ET DEUX JOURS
Joy a décidé d'arriver 2 jours après terme. Elle était prévue pour le 5 juillet 2020, elle est arrivée le 7. J’ai eu une grossesse confinement et compagnie donc c’était assez particulier comme expérience. Alors bien sûr, c’est un moment de joie immense, mais c’est une entrée dans une autre vie, celle de mère, assez brutale pour moi. Je me suis mise une pression incroyable et une chose est sûre, j’ai été mal accompagnée, voire pas du tout.
15 MOIS
Pour être super honnête, je commence à peine à me remettre de mon accouchement.
Je commence à repenser à moi en tant que femme. Je sais que ma grossesse est finie sur le plan physique car visuellement, je ne ressemble pas à celle qui était enceinte. Mais c’est beaucoup plus complexe que ça. Je porte encore mon enfant, je l’allaite toujours, elle est dans ma tête à tous les instants, je ne pense pas à moi. C’est un vrai effort et travail que de recommencer à penser à soi. Et c’est essentiel en fait.
En plus, je suis une hypersensible donc tout est intense et décuplé. Les inquiétudes, les questionnements, les up et les down. Pour recentrer sur mon après-grossesse, sur ce post-partum, c’est simple : je pensais ne jamais retrouver mes forces. Ne serait-ce qu’un petit peu de force. Et pourtant, je ne l’avais pas envisagé : je suis professeure de yoga, je pensais mieux maîtriser mon corps. Je n’étais pas préparée…
Sur le plan psychologique, j’ai ressenti un énorme manque de confiance en moi. Il faudrait mettre en place un réel suivi, instaurer des visites pour voir comment se porte cette nouvelle mère. Je trouve ça fou qu’un hôpital ne puisse pas participer au devenir de la femme qui accouche. Pour avoir des services, il faut payer, être connectée, aller dans le privé. Et encore. D’ailleurs, je trouve qu’on devrait prendre soin de toutes les mères, et pas uniquement de celles qui ont eu un accouchement difficile, ou des bébés prématurés. Sans méchanceté aucune, je pense qu’on devrait accorder autant d’attention à une maman de prématuré qu’à une maman tout court. Dans tous les cas, c’est violent psychiquement et physiquement.
Après 15 mois, j’ai entrepris des démarches pour m’aider à débloquer des maux physiques car depuis mon accouchement, j’ai des douleurs dans mon corps. J’ai compris grâce à une ostéo spécialisée en psychanalyse somatique qu’il fallait fermer des portes, en ouvrir d’autres, pour accepter et aller mieux. C’est une de mes nouvelles priorités.
Après un an et demi.