Elle est créatrice de mode engagée et maman d’une petite Izeh, née au printemps 2021. Parysatis nous raconte son expérience de la maternité, sa fausse couche, son rapport aux kilos d’après-grossesse, et lève le voile sur son allaitement difficile. Une maman moderne et déculpabilisante.
2 mois
J’ai fait une fausse couche. Et je ne m’y attendais pas. Je me disais « je suis jeune, je suis en bonne santé », ça a été une première expérience difficile. J’ai eu de la chance dans mon malheur car je n’ai pas eu à faire de curetage ni prendre de pilule. Du coup, cette expérience a dû libérer quelque chose puisque ma mère m’a parlé de la sienne, ma grand-mère aussi. Je me suis rendu compte qu’énormément de femmes en ont fait au moins une. Et quand on parle de grossesse, on parle très peu de ça et c’est dommage. Par chance, je suis retombée enceinte le mois d’après et là autant dire que j’avais peur : j’ai arrêté le sport alors que je savais que ce n’était pas du tout la cause de ma fausse couche, je faisais hyper attention à tout. Moi qui suis plutôt hyperactive et qui marche beaucoup, pour la première fois, j’ai voulu m’écouter à 100% quitte à être je m’en foutiste et un peu fainéante. Ma priorité est devenue mon bébé. J’ai eu un premier mois et demi très difficile, allongée à cause des nausées et tout ce que je faisais, c’était dormir et manger des céréales dans mon lit car c’est tout ce qui passait. J’ai mis de côté ma vie professionnelle et personnelle, je me suis préservée. Puis dès que j’ai su que tout allait bien pour mon bébé, je me suis détendue, j’ai repris le sport, le boulot, et heureusement, j’ai eu une grossesse assez cool.
7 mois et trois semaines
Je suis aux urgences de la clinique, il est 17H, j’appelle mon mec et je lui dis : j’accouche dans deux heures ! J’étais au début de ma 36e semaine, on n’était pas du tout prêts, on venait de faire la machine à laver pour les vêtements de bébés le matin même. En fait, la veille, lors d’une visite de contrôle, mon gynéco m’a dit que je n’avais plus beaucoup de liquide amniotique. Ma mère, qui est infirmière, m’a dit d’aller tout de suite aux urgences et heureusement que j’y suis allée car le lendemain il n’y avait plus rien. J’avais deux solutions : accoucher dans les deux heures ou bien rester alitée jusqu’à pouvoir arriver à la barre des 37 semaines (là où le bébé n’est plus considéré comme un prématuré, ndlr). J’ai eu une césarienne, je le savais car mon bébé était en siège, et je suis restée 10 jours à la maternité car elle ne grossissait pas. Je n’ai pas eu droit aux anti-douleurs car je suis allergique à certains et disons que j’ai morflé… A l’ancienne !
10 mois et…. Encore dedans !
Mon post-partum sera terminé quand j’aurai retrouvé mon corps d’avant. Jamais je n’aurais pensé mettre autant de temps à perdre mes kilos de grossesse. J’ai tout le temps fait du sport. Alors, autant je comprends les réflexions du type « tu as le temps de perdre, tu viens d’accoucher, laisse-toi le temps », autant ce n’est pas moi, ce n’est pas mon curseur. Chacune est libre de faire comme elle le souhaite, du moment qu’elle se sent bien. Tu as aussi le droit de vouloir retrouver ton corps d’avant rapidement, c’est OK. Là, j’ai décidé de me faire aider par une diététicienne car je n'y arrivais pas toute seule ! Depuis un mois je sens vraiment une amélioration alors un conseil : ne pas hésiter à se faire aider par des pros !
L’autre point marquant et sans doute le plus difficile : l’allaitement. Je pense que c’est la pire expérience de toute ma grossesse. J’ai dû tirer mon lait pendant 2 mois, c’était horrible. Je m’installais avec cette grosse machine et je pleurais pendant 30 minutes. Comme je n’arrivais pas à avoir une quantité suffisante au sein, je suis devenue comme aliénée à cette machine. J’ai arrêté pour cela. Alors heureusement, on forme une super équipe avec mon mec, il a pris soin de nous, comme ma maman d’ailleurs. J’ai été entourée et je sais que c’est une vraie chance. Mais je ne pensais pas que l’allaitement serait si compliqué.
Sur le plan psychologique, il y a aussi eu la culpabilité de devoir aller re-bosser car en freelance tu n’as pas de congé mat. Pas de travail, pas d’argent. J’ai dû m’y remettre 2 semaines après mon accouchement car j’ai accouché avant et j’avais des projets à rendre. Et être tiraillée entre ton ambition professionnelle et ton rôle de maman, ça a été difficile à gérer. Aujourd’hui tout va mieux, je travaille, elle est chez la nounou et ça se passe super bien. Je crois qu’il faut qu’on arrête de se mettre la pression, on fait comme on peut, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise manière d’aborder tous ces défis de la maternité, surtout ceux auxquels on ne s’attend pas !