On parle beaucoup de l’accouchement, mais moins souvent du post-partum. Pourtant, c’est une période charnière, souvent déroutante, où le corps récupère tandis que le mental oscille entre bonheur et épuisement. Nuits hachées, chute hormonale, nouvelles responsabilités… Chaque femme traverse cette étape différemment. Alors, combien de temps dure vraiment le post-partum ? À quoi faut-il s’attendre ? Et surtout, comment prendre soin de soi dans ce tourbillon de changements ? On fait le point sur ce passage obligé, même si méconnu, pour mieux le comprendre et le vivre avec plus de sérénité. C'est parti !
Le post-partum : définition
On appelle « post-partum » toute la période qui suit l'accouchement. Durant cette phase, le corps et l'esprit de la nouvelle mère se remettent doucement des bouleversements de la grossesse et de la naissance. Elle peut durer plusieurs mois… Voire plusieurs années ! Et pour bien l'anticiper, rien de tel que d'en comprendre les différentes étapes.
Quelle est la durée du post-partum ?
Alors, combien de temps dure le post-partum ? À cette question… Plusieurs réponses ! Mais, généralement, on définit le post-partum en trois grandes phases :
1. Le post-partum immédiat (= les premières 24 heures après l'accouchement) : cette période correspond à la sortie du placenta et aux premières réactions du corps face aux changements hormonaux. L'équipe médicale reste aux aguets pour vous surveiller, car d'éventuelles complications post-accouchement peuvent encore survenir.
2. Le post-partum précoce (= les 10 premiers jours après la naissance) : pendant cette phase, vos déchirures et vos cicatrices (de césarienne, par exemple) se réparent petit à petit. Vous pourriez ressentir des contractions utérines (= les tranchées, on y reviendra). Celles-ci permettent à votre utérus de retrouver sa taille initiale. En parallèle, c'est parti pour la mise en place de l'allaitement, s'il fait partie de votre projet maternel !
3. Le post-partum tardif (= jusqu'à 6 à 8 semaines après l'accouchement) : le corps continue de récupérer. Si vous n'allaitez pas, vous aurez peut-être votre retour de couches. Welcome back les cycles menstruels !
Une fois qu'on a dit ça, faisons une petite pause. Car, certain·es spécialistes estiment que le post-partum peut durer bien au-delà des six semaines « médicalement reconnues ». Puisque, sur le plan hormonal et psychologique – tenez-vous bien – cette période pourrait durer jusqu'à 1 an... voire plus !
Quelles sont les étapes du post-partum ?
On peut quand même noter trois phases importantes durant cette période.
Le retour à la maison
À la fin du 3ème trimestre de grossesse, on accouche. Et une fois qu'on a accouché, eh bien… On rentre à la maison ! Dès les premiers jours, si tout s'est bien passé, voilà la première étape : celle du retour à domicile. Et celle-ci peut s'avérer parfois déroutante. On était à la maternité, avec un cadre médical super rassurant et des médecins aux petits soins. Puis, on se retrouve propulsée dans son quotidien, qui reprend son cours – mais pas comme avant. On est (re)devenue mère et on doit (re)trouver un nouvel équilibre avec son bébé. Pas simple !
Sur le plan physique, le corps continue de se remettre de ses émotions. Vous observerez peut-être :
- des saignements vaginaux / pertes vaginales (les fameuses lochies) ;
- des contractions utérines (les re-fameuses tranchées) ;
- votre montée de lait (parfois impressionnante !) ;
- des fuites urinaires (on a dit qu'on vous disait tout, non ?) ;
- d'éventuelles douleurs au niveau du périnée ou de vos cicatrices.
Côté organisation, ça peut aussi s'avérer un peu rock'n'roll. Car s'adapter au rythme du nouvel arrivant entraîne souvent une fatigue intense chez les parents. Voire, pour beaucoup de mères, le fameux baby blues ! Pas de panique, ce sentiment de tristesse, très fréquent, ne dure que quelques jours.
Le retour de couches
Et on ne parle pas des couches Pampers ! Le retour de couches, c'est la période qui correspond aux premières menstruations après l'accouchement. Il survient généralement entre la 6ème et la 8ème semaine du post-partum. Surtout, chez les femmes qui n'allaitent pas. Et donc, bien plus tard, chez celles qui allaitent ! Pourquoi ? Car la prolactine, hormone principale de production de lait maternel, inhibe et bloque l'ovulation.
Ces premières règles peuvent être plus abondantes et plus longues qu'avant la grossesse. Vous pourriez aussi ressentir des crampes plus intenses, juste le temps que votre utérus retrouve un cycle hormonal stable.
Attention ! Les nouvelles mamans ont tendance à confondre le retour de couches avec les lochies. Or, ce sont bien deux phénomènes différents. Les lochies, elles, sont des pertes vaginales post-accouchement. Elles sont tout à fait normales et durent habituellement plusieurs semaines.
Le suivi médical post-partum
Pendant votre post-partum, vous aurez droit à un suivi médical – primordial pour surveiller votre récupération physique et mentale ! Tout d'abord, une sage-femme viendra vous rendre visite dès les premiers jours à domicile. Notamment pour :
- peser votre bébé ;
- accompagner votre allaitement ;
- répondre à toutes vos questions de jeune maman ;
- bref, vérifier que tout va bien pour vous deux (et le co-parent).
Ensuite, vous pourrez effectuer votre première visite postnatale entre 6 et 8 semaines après l'accouchement. Là, votre sage-femme pourra évaluer :
- Votre cicatrisation en cas de points de suture ou de césarienne.
- La tonicité de votre plancher pelvien et de votre périnée.
- Les éventuels signes de complications post-partum (hémorragie, infection, dépression).
- Vos besoins contraceptifs, si vous souhaitez reprendre les rapports sexuels.
Quels sont les symptômes du post-partum ?
Le post-partum est une période de grands bouleversements, que chacune d'entre nous traverse à sa manière. Voici, cependant, ses symptômes les plus fréquents.
Les symptômes physiques du post-partum
L'accouchement reste une sacrée épreuve pour notre corps, qui va avoir besoin de temps pour se réadapter. Cette phase de transition se traduit par plusieurs symptômes physiques, comme :
- Les lochies : ces saignements post-partum peuvent durer 4 à 6 semaines et varient en intensité. Ils sont plus abondants les premiers jours, puis diminuent progressivement.
- Les tranchées utérines : ce sont des contractions douloureuses qui permettent à l’utérus de retrouver sa taille initiale.
- Les douleurs (périnée et cicatrices) : après un accouchement vaginal, on peut aussi ressentir des douleurs au niveau du périnée. C'est très fréquent, notamment en cas de déchirure ou d'épisiotomie. Si vous avez subi une césarienne, votre cicatrice risque de tirer un peu pendant plusieurs semaines.
- Une fatigue intense : entre la récupération physique et les nuits hachées par les réveils du bébé, l'épuisement est monnaie courante en post-partum.
- Les montées de lait et les douleurs mammaires : la production de lait maternel peut provoquer un engorgement des seins. Et, avec ça, des tensions douloureuses (surtout en début d’allaitement).
- Les troubles digestifs et urinaires : constipation, hémorroïdes, fuites urinaires ou sensation de pesanteur au niveau du plancher pelvien… rien de bien glamour, mais tous ces symptômes sont très courants en post-partum.
Vous perdez vos cheveux en masse depuis que vous avez accouché ? C'est normal ! On vous explique pourquoi dans notre article sur la chute de cheveux en post-partum.
Les symptômes mentaux du post-partum
Le post-partum ne se limite pas à des changements physiques. Car c'est une période où l'on se sent plus vulnérable d'un point de vue psychologique. Ainsi, les variations hormonales, l’adaptation au rôle de mère et la fatigue peuvent générer différents symptômes. Par exemple :
- L’irritabilité et les sautes d’humeur : vos hormones sont en folie. Donc, forcément, vous pourriez ressentir une forme de sensibilité exacerbée. Avec, à la clé, des pleurs récurrents et une sensation de fatigue émotionnelle.
- L’anxiété post-partum : la plupart des femmes ressentent un stress intense face à leur nouvelle responsabilité de mère. Notamment sur l'alimentation, le sommeil ou la santé de leur nourrisson.
- Les troubles du sommeil : même en dehors des réveils nocturnes du bébé, certaines femmes peuvent souffrir d’insomnie due au stress et aux changements hormonaux.
- Le sentiment de solitude : malgré l’euphorie de la naissance, beaucoup de mères éprouvent un sentiment d’isolement, surtout si elles ont peu de soutien familial ou social.
- Le manque de confiance en soi : face aux injonctions sociales et à la pression de « bien faire », de nombreuses femmes doutent beaucoup de leurs capacités maternelles.
Le baby-blues et la dépression post-partum
Saviez-vous qu'environ 80 % des jeunes mamans ressentent un sentiment de tristesse dès les premiers jours de vie de leur enfant ? On appelle ça le baby-blues, et c'est tout à fait normal. Cet épisode, qui survient dans les 3 à 10 jours après l’accouchement, se manifeste par :
- des pleurs incontrôlables ;
- de la fatigue ;
- et une hypersensibilité.
La faute à qui ? Aux hormones et à leur chute brutale après l'accouchement. Mais, ne vous inquiétez pas : le baby-blues disparaît spontanément, quelques jours après l'accouchement.
En revanche, il ne faut pas confondre baby-blues et dépression du post-partum. Qui, disons-le, concerne tout de même 15 % des femmes et peut durer plusieurs mois. Quelle est la différence ? Eh bien, la seconde se caractérise par :
- une intense tristesse ;
- une fatigue extrême ;
- une perte d'intérêt pour son bébé ;
- des pensées négatives.
Si cela devait vous arriver, n'attendez pas et consultez un·e professionnel·e de santé. Car vous aurez sans doute besoin d'aide pour vous en sortir.
Vous cherchez à chouchouter votre corps juste après l'accouchement ? Ne cherchez plus : nos produits post-partum et Moral Boost, notre complément alimentaire contre le stress et la fatigue, sont là pour ça !
Comment prendre soin de soi en post-partum ?
On a tendance à centrer le post-partum sur le nouveau-né. Mais, la mère aussi a besoin d'attention et de soutien pour récupérer pendant cette période. Alors voilà nos meilleurs conseils pour prendre soin de vous, mieux vivre cette transition et éviter l'épuisement.
1. S'entourer et demander de l'aide
Un des facteurs les plus importants pour un post-partum serein, c'est le soutien de l'entourage. Et ce, dès les premiers jours ! Car, après l'accouchement, votre fatigue et votre charge mentale seront parfois lourdes à porter, surtout si vous avez d'autres jeunes enfants à la maison. L'aide peut venir de plusieurs personnes différentes. Parmi elles :
Votre partenaire et/ou votre famille
S'i·elle est présent·e, votre partenaire doit s'impliquer dans toutes les tâches du quotidien :
- s'occuper du bébé ;
- gérer les repas ;
- faire le ménage ;
- être présent pour vous.
Vous pouvez aussi solliciter vos proches (parents, amis) pour qu'ils prennent le relais dès que possible, même juste quelques heures par jour. Et que vous puissiez souffler, vous aussi… dès que possible.
Votre sage-femme et autres professionnels de santé
On sait que demander de l'aide n'est pas toujours facile. Pourtant, les sages-femmes libérales sont là pour ça ! Elles – ainsi que d'autres pros de la santé – sont là pour vous accompagner au mieux dans votre post-partum.
Des groupes de soutien
Saviez-vous qu'il existe des associations et des groupes de paroles pour échanger avec d'autres parents ? En parlant avec des femmes qui vivent la même chose que vous, vous recevrez le soutien émotionnel dont vous avez besoin.
2. Bien vivre l'allaitement
L'allaitement, c'est toute une aventure ! Or, pas toujours commode de se lancer dedans. Car, dès les premiers jours, la montée de lait maternel et la mise en place d'un rythme de tétées peut s'avérer douloureux et intense émotionnellement.
Vous vous trouvez en difficulté ? Faites appel à une sage-femme ou à une conseillère en lactation. Elle vous aidera à ajuster la position de bébé et à éviter certaines douleurs. Sachez que de nombreuses maternités proposent un suivi d'allaitement postnatal. Ainsi que des associations, comme la Leche League, qui offrent un soutien précieux.
Aussi, il faut savoir que la production de lait maternel demande beaucoup d'énergie. Ainsi, pensez à :
- bien vous hydrater ;
- adopter une alimentation équilibrée ;
- vous reposer dès que possible.
Vous allaitez la nuit ? Pensez au co-allaitement nocturne ! Votre bébé dort à proximité, ce qui facilite les tétées la nuit et vous permet de limiter la fatigue. Pratique !
Enfin, sachez que l'allaitement maternel n’est pas obligatoire. Et que chaque mère doit pouvoir faire son propre choix sans culpabilité. Si, pour vous, donner le sein devient une source de stress ou de souffrance, alors n'hésitez pas à vous tourner vers le biberon. Votre bien-être de mère prime avant tout.
3. Reprendre une activité physique
Même si le post-partum est une période de récupération, rien n'empêche de pratiquer une activité physique adaptée. Au contraire, voilà une super idée pour retrouver de l'énergie et booster votre bien-être mental ! On vous recommande d'attendre tout de même au moins 6 semaines après l'accouchement avant de vous y remettre (et 8 semaines si césarienne). Le mieux, c'est encore que cette reprise soit validée par votre sage-femme ou votre kiné.
Par quoi commencer ? D'abord par des activités douces qui vous permettront de renouer avec votre corps, comme :
- la marche ;
- le yoga postnatal ;
- des exercices de respiration abdominale.
Une fois que vous aurez terminé votre rééducation du périnée, vous pourrez réintroduire des exercices plus intenses comme :
- le Pilates ;
- la natation ;
-
du renforcement musculaire léger.
Dans tous les cas, reprendre le sport en post-partum vous aidera à :
- Favoriser la récupération en stimulant votre circulation sanguine et en améliorant votre posture.
- Mieux gérer le stress et l'anxiété en libérant des endorphines.
- Renforcer vos muscles abdominaux et votre dos, souvent mis à rude épreuve par la grossesse.
Par contre, soyez cool avec vous-même : écoutez votre corps et ne vous fixez pas d'objectifs trop ambitieux. Gardez bien en tête que chaque femme récupère à son rythme !
4. Rééduquer son périnée
Bien trop souvent négligée, la rééducation du périnée est primordiale après l'accouchement pour prévenir :
- les fuites urinaires ;
- la sensation de pesanteur ;
- certaines douleurs.
Si votre périnée est trop fragilisé, vous risqueriez de fâcheuses descentes d'organes ou une gêne au quotidien – dès que vous porterez des charges lourdes, par exemple.
En France, vous avez droit à 10 séances de rééducation dès 6 à 8 semaines post-partum. Avec un·e sage-femme ou un·e kinésithérapeute, vous pratiquerez différents exercices de contraction musculaire excellents pour votre périnée. Puis, vous aurez l'occasion de travailler les muscles abdominaux profonds pour compléter la récupération.
5. Reprendre une activité sexuelle
Enfin, vous pouvez reprendre les rapports sexuels après l'accouchement. Mais cela doit se faire sans pression et en respectant votre propre rythme. On vous conseille éventuellement d'attendre la fin des lochies et votre cicatrisation complète pour vous y remettre. Mais, encore une fois, vous êtes seul·e décisionnaire.
Sachez cependant que certaines difficultés peuvent survenir, comme :
- de la sécheresse vaginale ;
- de la fatigue ;
- de l'appréhension.
Voilà pourquoi, dans tous les cas, il est important de maintenir la communication au sein du couple.
Si vous reprenez les rapports après votre retour de couches, n'oubliez pas que vous êtes à nouveau fertile ! Et, ainsi, posez-vous la question de la contraception. Qui souhaite la prendre en charge ? Vous, ou votre partenaire ? Quel type de contraception en post-partum vous conviendra le mieux ? Ce n'est pas le choix qui manque :
- stérilet ;
- implant ;
- préservatif ;
- pilules contraceptives…
Si vous hésitez, parlez-en avec un professionnel de santé. I·elle vous permettra de choisir la méthode la plus adaptée. L'essentiel, à nouveau, étant d'écouter votre corps. Et de ne pas vous précipiter !
Bref, vous l'aurez compris : le post-partum est une sacrée période de transition. Pendant laquelle il est indispensable de prendre soin de vous, de vous entourer et d'écouter votre corps pour la traverser au mieux. Alors, surtout, n'hésitez pas à demander de l'aide. Car une mère en bonne santé, c’est un bébé qui grandit dans un environnement serein.
